vendredi 17 août 2012

Du champagne polonais.

Saverne.
Merci à tous les spectateurs qui sont venus durant ces deux jours (trois représentations), c'était vraiment... c'était vraiment bien, voilà.
Parfois, il se passe toutes ces choses, ces rencontres, ces petits mots, ces regards, cette tension entre la salle et les acteurs alors que saluent ces derniers, ces petits trucs qui font tout, réellement tout. Ce sont ces choses qui sont les plus délicates à racontées. Il faut des mots pour ça, il faut du talent pour ça.
Je ne sais procéder que par exemple, je ne peux que raconter.
Ces spectateurs, à Saverne, ce sont nos spectateurs, vraiment, ils sont à nous, gagnés, convaincus un à un, lentement, minutieusement à la force du poignet, en parlant, en tractant et en racontant notre folle aventure, à chacun, en prenant le temps, en créant de l'envie, en créant du désir.

Julien, Amélie et moi nous sommes rendus à une sorte de fête équestre, à Saverne, le 14, la veille de la première.
On y faisait du cheval. Et puis on s'est décidé à parler aux gens, voilà, comme ça. À parler, à raconter. Et puis, je ne sais pas ce qu'il s'est passé, les choses sont allées très vite, Julien m'a présenté à C. Hildebrand, qui nous a présenté à S. Leyenberger (adjoint au maire de Saverne), quelqu'un a présenté notre spectacle devant tous ces gens, comme ça, simplement, à parler de nous, il y avait un groupe de musique, Déclic, connu dans la région semble t-il, ça balançait pas mal, c'est vrai, Amélie, Julien (Arthur, qui nous avait rejoint), on dansait comme des fous, les gens nous reconnaissait ("Eh dites donc, vous jouez vous demain, il va falloir être en forme hein !"), les gens dansaient.


Le 16 août, quelqu'un est venu, c'était très spécial, je n'ai pas son nom en tête. Il avait été éclairagiste aux débuts du TNS (alors Comédie de l'Est), avec Hubert Gignoux.
Cet homme avait connu les tournées en tréteaux des Cadets, il les avait vu, partout en Alsace, il avait connu ça.
C'était dingue de le rencontrer.
Le lendemain il est repassé (87 ans). Il nous a offert du champagne, enfin, du "vin blanc moiusseux", russe (quelqu'un voulait absolument que cela soit polonais, mais non, russe), et des mirabelles.

Oh la la...

Il y avait cette dame aussi. Je l'ai croisé à la sortie du spectacle. Elle buvait un thé, accoudée à la rambarde, seule, le visage comme un rire d'enfant.
J'ai dit "ça va, tout va bien ?"
Elle a répondu " Oh oui ça va... oh que oui ça va... Puis elle a tourné son visage vers moi, et l'a détourné, rapidement à nouveau. Ses yeux étaient embués, ils étaient rouges. Peut-être qu'elle avait pleuré. Elle m'a serré la main, m'a dit merci en me fixant, elle est partie.

Le 15 août, il y a eu cet homme, Gualtiero Dazzi, un compositeur, un fidèle des mises en scènes de Braunschweig.
Il a assisté au spectacle de Grüber, le Sur la grand-route de K.M. Grüber. Il connait ce texte par cœur, l'aime, semble t-il, plus que tout.
On a parlé pendant deux heures peut-être après la représentation. Que du bonheur. Il a tout compris, il a tout lu, c'était assez extra.

Ces choses là, ce genre de choses là...

Merci Saverne !
Merci tellement !


Z.

1 commentaire:

  1. C'est un bonheur de pouvoir suivre votre tournée , vraiment , un grand bonheur que je savoure tous les matins avant de commencer la journée . Merci à vous tous , courage pour les jours à venir et , qui sait ? peut-être à bientôt .

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