samedi 1 septembre 2012

La magie de Kunheim.

La magie, ça existe, c'est quelque chose qui existe, réellement.

Hier, donc, Kunheim.
Il est 16h - une représentation est prévue à 16h - il n'y a personne, il faut se rendre à l'évidence, nos yeux ont été plus gros que nos estomacs, il va falloir annuler, on va annuler cette représentation de trop. On le savait déjà, avant, quelques jours auparavant, déjà, on se doutait, que ça arriverait.
Et ce n'est pas grave. On le savait.
Mais.
Reste la représentation de 21h.
À 16h, la liste des réservations pour 21h s'élève à 6 personnes.
Dont quatre strasbourgeois, des amis.
Oui oui oui.
Il pleut, il fait froid - 12 C° -, on a tous froid. C'est dur. C'est la fin. C'est la rentrée des classes.
Et c'est comme ça, pour encore 4 heures.
On croise Anne, la directrice du périscolaire de Kunheim. Elle a deux enfants. Elle va essayer de venir. Mais il faut trouver une solution pour les enfants. Bref, ça sera compliqué. 
À 20h, la nuit tombe. Il pleut.
Je suis un peu déprimé. Les dernières semaines nous ont gâté, on était rempli rempli, tout le temps.
Aujourd'hui, mauvaise pioche. Le sgens que l'on rencontre nous préviennent
"C'est la fête du vin à Breisach, en Allemagne, c'est la fête, il y a un feu d'artifice !"
On ne peut pas lutter.
C'est dommage.
Il y a des navettes qui circulent dans le village, qui ramassent les gens, les déposent en Allemagne, sur la route, pas forcément dans la ville, mais suffisamment pour assister au feu d'artifice.
On croise Anne, la directrice du périscolaire de Kunheim. Elle a deux enfants. Elle va essayer de venir. Mais il faut trouver une solution pour les enfants. Bref, ça sera compliqué.
Ouais.
Il fait sombre et froid dehors, il fait meilleur sous le barnum, j'ai allumé des bougies un peu partout, un peu de chaleur, un peu de fête quoi !
Aucune lumière dans le port de plaisance (trois bateaux, nous compris).
La péniche est comme un faible oasis dan le désert, comme le foyer d'un feu fragile mais tenace.

Et puis, et puis, et puis, des gens...
Petit à petit, émergents des ténèbres, tout doucement, des gens.
Un couple d'amis, puis un autre, et puis trois copines, une famille, la mère, le père et leurs deux marmots, une mère et son fils ("Mon Pierre-Richard dit-elle"), et encore, et encore, Julie Brochen arrive, avec Ivan, Fred, et Cécile, les courageux et téméraires strasbourgeois, tout ça, presque d'un coup d'un seul, je demande Vous avez trouvé facilement?", Julie me dit, "On nous a accompagné", elle désigne un jeune couple qui transpire la vie et l'envie, je reconnais Eric Scheer, le Maire de Kunheim, et sa compagne (certainement), je dis à Julie, "Ah mais c'est monsieur le Maire...!", elle se retourne, me sourit, observe la péniche, elle hoche doucement de la tête, j'ai envie de dire "Eh oui, on y est, ça existe, tu vois, merci d'être là..."

En dix minutes, 22 personnes sont arrivées. On va jouer Sur la grand-route, c'est possible, on va pouvoir le faire.

L'électricité se coupe, les plombs ont sauté. Je ne m'inquiète pas trop, Arthur s'en occupe. Je donne leurs billets aux spectateurs.

Les plombs vont sauter, une seconde fois, quelques minutes plus tard. Curieux.
Bon. Arthur allume le groupe électrogène. C'est comme ça, c'est bien.

La représentation a lieu. On commence en retard, ers 21h20, mais j'ai l'impression qu'il est minuit. J'ai l'impression qu'il est tellement tard.
Les acteurs sont magnifiques, le public aussi. C'est comme une veillée, c'est comme une réunion de famille.
J'aime ce qui se passe, j'aime tellement ce spectacle, j'aime tellement ces gens qui ont le courage de couper leur écran de télévision, qui ont le courage de venir nous voir, parce que c'est bien de courage qu'il s'agit.
On joue Tchekhov, les gens ont peur. Les gens craignent ne pas comprendre, les gens ont peur que cela soit compliqué.
Ce n'est pas compliqué, c'est de la vie. C'est de l'amour, ce spectacle. Les acteurs sont amours, Arthur et Vassili sont amour, on est HEUREUX de vous voir, ça nous fait du PLAISIR de vous voir.

Faites nous confiance, tous vous le diront : ce n'est pas compliqué.








Il reste trois représentations, yeah !
Merci à tous ceux qui nous accompagné jusqu'à présent...!

1 commentaire:

  1. Je ne pense avoir fait preuve d'aucun courage en réservant ma place pour dimanche soir, à Colmar. Une simple envie de partager, d'être emportée par des mots, par un jeu dont, d'ailleurs, on ne m'avait dit que du bien. Malheureusement, une mauvaise indication sur le lieu de la représentation m'a privée du spectacle... La représentation n'a pas eu lieu là où elle était initialement prévue... Je l'ai su trop tard. Triste et déçue, je suis rentrée chez moi... En espérant pouvoir croiser votre chemin un jour prochain, je vous souhaite bonne (et longue) route...

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