vendredi 9 août 2013

Mercredi,

Mercredi. Il pleut. On s'en fiche c'est réunion caravane. Ah ah. Petit résumé de la réunion caravane : alors, bon, heu. Et pourquoi pas ? Oui mais alors il faudrait... Oui mais il faut savoir si tout le monde est d'accord.. Moi perso... Très bien le U Vas. Vous trouvez pas qu'il y a rien de plus musical qu'une brosse à dents ? Ah oui alors.(ceci était une aparté).Bon on mange ?
Bien sûr cette réunion fut beaucoup plus longue et complexe, mais chers amis lecteurs du blog, nous vous épargnerons le compte-rendu de cette réunion somme toute assez technique, compte-rendu que nous avons déjà tous reçu dans notre boite mail... Mais ce que l'on peut vous dire, c'est qu'on avance même en se posant de plus en plus de questions...

Julien, responsable caravane, après la réunion. Julien ça va ?


Bref, on a bien avancé. Et on a mangé une super salade de pâtes.

   L'après-midi, il pleut encore. On s'en fiche toujours, on bosse à l'intérieur. On fait Thierry Niang Niang. Pour ceux qui ne connaissent pas (pauvre de vous) voici une petite description. Prenez 8 comédiens pas trop mûrs. Attribuez-leur chacun un numéro qui leur ressemble, entre 1 et 8 (le comédien aime être mis dans une case) puis faites les marcher dans un espace (vous inquiétez pas, ils sauront quoi faire). Une fois leur environnement habituel reconstitué, déstabilisez-les en stoppant les impairs (rien à voir avec la pluie). Les pairs ne noteront pas tout de suite le changement, et continueront tranquillement leur marche. Jusqu'à ce qu'une envie subite de malaxer un bras se saisisse d'eux. Puis, ils reprendront leur marche après avoir trituré un pauvre bras qui ne leur a rien fait. Une fois les deux bras étirés jusqu'à l'épuisement, appelez les comédiens impairs  (et passe) par leur prénom. Plus ou moins fort, de plus ou moins loin. Le comédien étant un être d'instinct, il suivra votre voix sans réfléchir. Attention, ne jouez pas trop à les cogner partout, le comédien est un être fragile. Ah, comment ? Excusez-moi, on me dit dans mon oreillette que cet exercice a déjà été décrit précédemment. Pour plus de détails (ou moins peut-être) référez vous à la chronique du jeudi 1er août.


Et pendant ce temps dans la cuisine d'Augerville : 

"Et après c'est l'exercice on se jette partout les uns contre les autres ? "
"Non Isa, pas tout de suite. "

   
Ensuite, l'exercice se transforme. Tsin tsin. Nous devons amorcer des gestes et les interrompre. Ce qui transforme peu à peu notre marche. Puis interagir avec les autres, attraper le regard de quelqu'un, et ne plus le lâcher cet enfoiré ! Les duos se forment et les autres duos deviennent soit un appui, soit un obstacle dans le rapport à l'autre, une force motrice ou une puissance restrictive,





"Et maintenant on se jette ! "
"Non, toujours pas, mais ça approche."

  Puis, l'exercice que nous allons nommer  : Marche, ou crève, ou fais autre chose si tu le sens comme ça. Même si Malvi s'obstine à l'appeler "Marcher Courir s'Arrêter" (nom bien plat pour un exercice aux possibilités si multiples..)

Malheureusement, cet exercice n'a pas encore été décrit. Nous allons donc devoir nous y coller. Désolé. On aurait préféré vous proposer un nouveau concerto...

Des choeurs se forment, des rythmes, des formes géométriques (cf le carré de l’hypoténuse est égal etc.... ). Avec des solos, des duos, des groupes qui se forment et se séparent. Et le tout en musique s'il vous plaît. 

"Et maintenant on se jette !"
"Eh oui Isa, ça y est."

Mais où se jette-t-on ? se demande le lecteur averti que vous êtes. C'est une excellente question, à laquelle plusieurs réponses sont possibles, mais nous ne sommes pas du genre à divaguer, alors nous irons droit au but. On se jette dans les bras des autres. Petite subtilité : on le fait en courant, et les yeux fermés. Rassurez-vous, aucun comédien n'a été blessé durant cette expérience. On a juste flippé. Mais de bonnes sensations à l'arrivée. 

Heu les gars par contre je crois qu'on a perdu Julien


  Enfin, Malvi qui en avait marre de nous voir courir partout nous propose un exercice assis sur une chaise. Exercice qui se transforma en impro d'au moins une heure. 

-Une heure, vraiment Isa ? 
-Oh oui Léon, je t'assure. 
-Bon si tu le dis alors..
Malvi  sait toujours trouver les mots pour nous calmer. Sauf Julien qui était déjà calme. Beaucoup trop calme. Julien ?


La consigne : Assis, immobile sur une chaise, après avoir trouvé sa place dans l'espace les uns par rapport aux autres, chacun murmure son monologue intérieur, pour lui, pendant 5 minutes. Puis la conversation est lancée entre les personnages. Quotidienne, on ne doit rien dévoiler des monologues intérieur. Mais peu à peu, Malvi nous incite à les laisser échapper. Violence. On laisse tout sortir d'un coup. Puis la discussion repart (difficilement parfois). La partie discussion devait en principe durer 5 minutes, mais entraînée par le flot de notre imagination débordante, Malvi nous a laissé filer tant et tant. Ce qui nous a permis d'arriver à un principe scénographique intéressant et révolutionnaire : le déplacement dans l'espace assis sur une chaise. Déplacement aux possibilités infinies. Malheureusement Magali n'a pas compris tout de suite. Donc quand Julien (que nous appellerons Bernard pour faciliter la compréhension de chacun) a dit "je vais dans la cuisine"  et s'est immobilisé (pour montrer qu'il était parti, mais vous aviez compris évidemment) Magali l'a regardé longuement d'un air songeur puis s'est décidée à poser la question fatidique : "Mais Bernard, vous dites que vous allez à la cuisine mais vous ne bougez pas. " Silence. "Bernard ça va ? Bernard ? Les gars on perd Bernard ! " puis finalement "ah oui j'ai compris, c'est un petit jeu, on va jouer alors". Et nous voilà tous déambulant fictivement dans les couloirs de la maison de la noce. Désemparés, désespérés (Jacob se perd dans sa propre maison, Bernard s'enferme aux toilettes, la mère est coincée dans la cave) ne sachant comment sortir de cette impro, nous avons fait ce que tout français auraient fait à notre place : nous fuyons.

Fin de l'impro, Malvina, épuisée, nous interdit de remonter sur le plateau avant vendredi. Le coup est dur, mais la montagne est belle. Alors ça va. 
Avant le dîner, un film : "Le charme discret de la bourgeoisie" de Luis Bunuel, avec la participation notable du grand, de l'incomparable, de l'inoubliable Bernard Noisette. 
Petit résumé : "Mais très bien, je vous en prie" ; "nous n'avons plus de thé" ;  "Vous avez eu une enfance heureuse ? La mienne fut désastreuse". "Un repas sans potage, est-ce vraiment un repas ? " ; "nous n'avons plus de café" "Je suis êvêque, puis-je devenir votre jardinier ? " ; "Je hais les violoncellistes" ; "nous n'avons plus de lait non plus" ; "le sergent a fait un rêve sympathique qu'il veut nous raconter, asseyez-vous" ; "Qui est là ? - Ton mari. - Ma femme est dans ta chambre ? - Oui elle est arrivée juste avant toi." ; "Le train c'est pour plus tard" ; "Tu te souviens de l'époque où la police faisait tout pour se faire aimer du peuple ? - Oui bien sûr, si j'me souviens !" 
Merci Bernard Noisette

Vous voyez, on a tous regardé un fi... Julien, ça va ?




Voilà, c'était notre résumé. Pour toute réclamation s'adresser à la balançoire. Attention, parfois Jeanne peut se cacher sous ce costume (de balançoire j'entends).


-Eh bien Isabelle, je crois que ce fut un résumé particulièrement constructif.
-Tout à fait Léon, mais instructif également. 
-Eh bien, merci Isabelle et à bientôt. A vous les studios.
- Mais enfin Léon, nous n'avons jamais eu de studios. 


Noir.




Julien va déjà mieux. On t'aime Julien !

1 commentaire:

  1. Aaah, mais si, vous l'avez vu, le Buñuel !
    Pardon, je lis les post à l'envers...
    (Oui, c'est bon, j'ai compris, je me tais...)

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